Wednesday, October 2, 2019

Lundi 23 septembre.

Vous vous souvenez? Pierre-Georges Latécoère disait: "L'aérien pour relier les hommes"
...et bien aujourd'hui cette devise va prendre tout son sens avec 2 rendez vous importants à St louis puis dans une plantation de manguier à 30 kms à l'est de St Louis.
Notre association participe depuis plusieurs années au développement d'un lycée. Equipement, construction etc.... Nous avons rendez vous avec le proviseur et ses élèves pour l'inauguration de panneau solaires fournis et installés par notre association.
Les élèves avaient tous à cœur de bien nous accueillir:

...avant de reprendre les cours :


Le proviseur - doctorat d'économie obtenu à Paris-  a créé ce lycée pour donner toutes ses chances à la jeunesse sénégalaise. Son lycée obtient d'ailleurs  les meilleurs résultats du Sénégal au baccalauréat.




P.S: Le principal besoin de ce lycée est le matériel de laboratoire pour effectuer des travaux pratiques de Physique-Chimie par exemple! Les élèves n'ayant jamais manipulés ni pipettes ni béchers...Ils n'ont rien et sont demandeurs de tout ce que l'on pourrait leur donner! A bon entendeur! 
Dimanche 22 septembre.

Journée "tranquille" ou nous commençons à remonter en faisant une escale de 36 heures à St Louis. Cette escale est importante pour l'association "Latécoère". Nous aurons plusieurs point fort et échange avec une école de St Louis et une association qui oeuvre pour l'agriculture sénégalaise.

Le vol est court - 130 nautiques - et nécessite un séquencement strict et discipliné des départs, de Dakar jusqu'à l'arrivée à St Louis! Le plus délicat étant une arrivée et des atterrissages dans l'ordre et la sécurité. En effet, les 25 avions ont tous des vitesses de croisière différentes - de 100 Kt à 135 kt - ce qui pourrait générer des dépassements sur le court trajet et se traduire par quelques encombrements sur l'arrivée à St Louis. Sans compter une panique possible de la contrôleuse de l'aérodrome de St Louis, plus habituée à la présence de mules, échassiers et autre phacochères traversant la piste déserte, que de gérer l'arrivée de quelques 25 avions sur un espace de moins de 30 mn.... 
Un "cheminement arrivée" est décidé avec comme consigne de ne jamais opérer de dépassement de l'avion précédent!
Le large circuit d'arrivée permet à chaque pilote de conserver le visuel sur le précédent et le cas échéant, réduire sa vitesse ou prolonger sa trajectoire afin de maintenir l'espacement nécessaire à atterrissage des précédents.
Tout se fera dans l'ordre et la discipline et la jeune Air-Contrôleuse sénégalaise à l’instruction aura fort bien géré cette "meute" de pilote du dimanche!

Puis on rejoint en minibus l’hôtel de la poste ( hôtel joliment restauré, utilisé jadis par les valeureux pilotes de l'Aéropostale : Daurat, Mermoz, St Exupéry ...)

Tuesday, October 1, 2019

Samedi 21 Septembre.

....dans mon dernier "post", ne pas oublier :
 - L'avion ouvreur qui décolle 30 mn avant les avions du raid. Son rôle est multiple:

  • Confirmer la MTO sur la route.
  • Préparer et organiser le stationnement  à la fin de l'étape du jour
  • Organiser l'avitaillement des avions  

La gestion du carburant est en partie sous-traitée à  la société Word Fuel Services. Chaque équipage ayant au préalable calculé et estimé la quantité de carburant nécessaire à chaque étape.

- L'avion "mécanique", avec ses 2 pilotes/mécaniciens, qui ferme la marche afin de pouvoir le cas échéant se mettre à la disposition d'un avion rencontrant un problème mécanique.
Ces mêmes mécaniciens ont quotidiennement fait le tour de chaque avion afin de réparer les petites pannes, regonfler ou changer des pneus, changer nos filtres à air (mis à rude épreuve lors de la traversée du sud du Maroc et de la Mauritanie.
 Le Cessna 182 de notre "ouvreur Eric Delga.

A Tarfaya, Pierre Keller consolide une fixation  faiblissante de notre capot moteur.
Vendredi 20 septembre.
La moitié du raid derrière nous...déjà!
Cette journée sans vol nous permet de nous reposer, le rythme étant soutenu depuis le départ.
Nos serviettes, bien utiles sur nos dossiers pendant les longs vols, en profitent pour sécher...malgré l'humidité tropicale ambiante...

La ville de Dakar ne présente aucun intérêt particulier. La ville est particulièrement sale et délabrée, les plages bordées de déchets et d'immondices ne prêtent pas aux farniente. La piscine de l’hôtel suffira!

La plage proche de notre hôtel et de l'ambassade, au nord de la ville.


Le soir l'ambassadeur de France nous reçoit - ou plutôt nous fait recevoir - pour un cocktail !
Quelques fonctionnaires et autres élèves pilotes de l'armée sénégalaise sont aussi de la partie "petits fours et boissons fraîches". Instant  plutôt sympathique ou quelques discours convenus sont prononcés ainsi qu'un hommage émouvant à l'intention de nos 2 confrères pilotes qui ont perdu la vie lors du dramatique crash de leur avion le 15/09 entre Castellon et Alicante.



Cette escale de 24 heures va nous permettre de vous décrire un peu plus nos journée de raid.
Depuis 1 semaine nous avons l'habitude de nous réveiller entre 06.00 et 07.00 pour un départ de l’hôtel entre 07.30 et 08.30 selon les vols de la journée.
Avant de quitter l’hôtel nous prenons le temps de déposer nos FPL (Flight Plan)
Survolant principalement des zones inhospitalières il est important que les "routes" soient clairement définies et enregistrées afin de faciliter les recherches le cas échéant.
Exemple ci-dessous:



Puis c'est le transfert à l'aéroport ou nous retrouvons nos avions parqués tous ensemble. Nous prenons près d'1 heure pour préparer les avions, étudier nos cartes et les procédures de départ et d'arrivée  et.....nous assurer que nous avons suffisamment d'eau  pour chacun. La déshydratation est rapide, nous prenons donc chacun 1 bouteille de 1,5 litres par pilote.
Les procédures de départ sont rigoureuses.....On ne met pas en l'air 25 avions sans organisation!
Le raid est divisé en 3 vagues d'avions. Chaque vague étant organisée en fonction de la vitesse de chaque avion.
Le départ entre chaque vague est de 5mn à 10 mn
Dans chaque vague, le décollage est séquencé toute les 2 mn.

Bien sur, dès que nous quittons le parking nous nous mettons en contacts avec les fréquences tour et approche de l'aéroport pour une parfaite gestion des mouvements, décollages et transit dans des zones ou le trafic peut être soutenu.
Il arrive par la suite que nous rattrapions des avions plus lent....ou l'inverse...
Jeudi 19 septembre (suite)

La transition depuis la Mauritanie vers Dakar est surprenante! nous abandonnons petit à petit le  désert pour des zones plus verdoyantes et la savane au nord de St Louis. Le ciel change lui aussi avec une visibilité plus lointaine et des petits cumulus qui jalonnent notre horizon.


100 nautiques avant Dakar, nous survolons l'aérodrome  de St Louis, ci-dessous, ou nous nous arrêterons au retour samedi 21 au soir.


L'arrivée à Dakar se fera sur l'aéroport Léopold Sédar Sanghor  ou sont basés les Forces Françaises qui restent en appui des forces de projection du Mali et du Tchad . Les bières de nos militaires ont un effet réparateur et revigorant sur nos organismes...
Dakar ci-dessous:

..et finale à Dakar...





Jeudi 19 septembre.
Dernière étape vers le sud pour rejoindre Dakar.
Depuis Nouadhibou nous devrons à nouveau faire un stop à Nouakchott (Mauritanie) pour refueller et procéder aux formalités douanières vers le Sénégal.
Nous rencontrerons aussi nos derniers vents de sable avant le Sénégal. La visibilité horizontale s'en trouve quelques fois réduite et l'usage de notre horizon artificiel ne sera pas superflu...


Ce manque de visibilité ne nous aura pas aidé pour localiser l'aéroport de Nouakchott perdu dans le désert à 15 nautiques de la ville..... La recherche de cet aéroport nous a amené à survoler cette ville étonnante en plein désert (ne le dites à personne, ce survol est interdit par les autorités locales...)


Les cartes aéronautiques africaines  ne sont pas aussi précises que nos cartes françaises. Jugez plutôt, ci-dessous la région de Nouadhibou:

Ci-dessous le golfe de Gascogne....





Monday, September 30, 2019

Le mardi 18 septembre, une longue étape nous attend pour rejoindre Nouadhibou en Mauritanie.
Comme nous ne nous sommes pas posé la veille avec le plein de carburant, nous devons tous refueller à La Ayoun, base aérienne marocaine plus au sud.  Ici, les photos sont interdites et les militaires marocains ne manquent pas de le rappeler à cette joyeuse troupe!
......alors nous redécollons pour le sud en longeant la cote à 1000 pieds ...ce qui permet de mieux débusquer les petits village de pêcheurs.... La quantité de barques est impressionnante!

Après La Ayoune nous arrivons à Dakhla (pronnoncez "Darla") ou nous refuellons à nouveau. En effet toutes les occasions de compléter nos pleins sont bonnes car dans ces régions il n'y a aucun déroutement possible . 
Nous en profitons pour dédouaner avant de quitter le Maroc pour la Mauritanie.



Ci- dessus l'arrivée à Dakhla.

Puis, dernière étape du jour, Nouadhibou (anciennement Port Etienne); On en profite pour quelques séances photos avec des avions que nous doublons  (toujours par la droite en avion!)


Ici chaque plein est sous notre contrôle.... nous n'acceptons que des fûts dont les scellés sont ouverts en notre présence. .....et nous mettrons des scellés à nos bouchons de réservoir afin de garantir la moindre malveillance pendant la nuit...



Avant de rejoindre l’hôtel, l'attente est longue en plein soleil...on se protège avec les moyens du bord! et on protège l'avion contre les infiltrations de sables dans tous les orifices ( moteur, pitot,  prises statique, verrière etc...)